Les belles bruyères d’hiver
La plupart des bruyères d’hiver appartiennent non pas au genre Calluna mais au genre Erica, un joli prénom par ailleurs. Erica carnea, qui nous intéresse particulièrement, provient des zones montagneuses de l’Europe centrale et méridionale, où elle se plaît sur des pentes rocailleuses et dans les forêts de conifères. Tout aussi résistante au froid que la callune, elle apprécie au davantage un sol bien drainé que le marécage écossais et ne nécessite pas nécessairement un sol acide.
On la reconnaît à ses feuilles toutes fines, quasiment comme des aiguilles et à ses rameaux souples. Il existe plus de 100 cultivars d’Erica carnea et le choix est donc assez vaste. Lisez bien l’étiquette pour connaître la période de floraison. Sur la première image, Erica carnea ‘December Red’, est encore en bouton en septembre, mais déjà très décoratif. A la chute des feuilles il devient flamboyant.
Plantes coriaces, vos bruyères nécessitent peu d’entretien. Installez-les en bordure de parterres, devant des conifères ou des rhododendrons par exemple. Elles sont magnifiques au pied de bouleaux dont on apprécie les écorces en hiver et contrastent joliment avec le jaune paille des graminées dans un jardin de graviers. Peu encombrantes, peu exigeantes et faciles à discipliner, elles conviennent parfaitement aux jardins à front de rue.
Plantez-les avec du bon terreau et éventuellement un peu de terre de bruyère et assurez-leur un bon paillage d’écorces ou de feuilles. Le premier été de la plantation il faudra veiller à ce que les plantes ne se dessèchent pas. Elles auront peu d’exigences par la suite. Maintenez une forme compacte en effectuant une taille légère après la floraison mais surtout pas en fin d’été. Une taille radicale nuit à leur charme naturel. (J’en vois parfois taillés au carré, comme une haie: affligeant!).
De par leur longue floraison, les bruyères d’hiver sont idéales pour des bacs de balcons ou d’appuis de fenêtre en compagnie d’autres petites plantes d’hiver, des petits Skimmia par exemple.
J’aime particulièrement utiliser des brindilles de bruyère comme base de petits bouquets d’hiver. Dans le premier vase, datant de décembre, la bruyère d’hiver est simplement mélangée aux feuilles argentées de la cinéraire maritime. Dans le deuxième, assemblé fin janvier, elle met en valeur les floraisons hivernales de Viburnum bodnantense (bien parfumé) et de Prunus subhirtella. Un bouquet sans prétention est toujours à portée de main…