Azur comme un ciel d’été

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Le choix du bleu semble faire l’unanimité dans les jardins. Un arbuste d’un bleu céleste qui fleurit à profusion de juin à novembre, en plein soleil et sans eau, cela tient du miracle. Et pourtant cette plante existe, c’est le Plumbago auriculata. Un nom utilisé comme synonyme est Plumbago capensis, qui se réfère au Cap, terre d’origine de cette merveille. L’Afrique du Sud connaît un climat très similaire à notre climat méditerranéen: humidité d’hiver et chaleur sèche en été. Nous devons en déduire que celle qu’on appelle communément la Dentelaire du Cap, est destinée aux maisons de vacances au soleil, ou tout au plus au rivage atlantique en situation abritée. Cette persistante ne supporte pas les gelées en-dessous de -5°C.

Toute la magie du plumbago vient de sa couleur exceptionnelle, du céleste à l’azur. Les pétales sont marqués d’une nervure délicate d’un bleu plus soutenu. L’espèce type est bleu layette et il existe aussi une variété toute blanche, dénommée simplement ‘Alba’.

Quelques cultivars ont des tons de bleu plus soutenus, particulièrement beaux, comme ‘Dark Blue’, ‘Imperial Blue’ et ‘Royal Cape’.

L’étymologie du nom fait référence au plomb, plumbum en latin, peut-être à cause de la couleur ou parce qu’on en aurait tiré un remède contre l’intoxication au plomb.

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Notre belle bleue n’est pas une vraie grimpante, mais un arbuste semi-grimpant, qui peut être guidé à travers un treillis ou un rosier par exemple. Avec un peu d’aide, il peut atteindre 4 ou 5 m de haut et 3 m de large. Les branches sont souples et retombantes et une des utilisations idéales et de les faire retomber au-dessus d’un mur, d’une clôture ou d’un talus. Dans ce cas, la plante ne nécessite quasiment aucune taille et prend une allure naturelle et charmante.

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Une autre manière de l’intégrer au jardin est de le faire pousser comme arbuste bas, voir même comme couvre-sol. Pour obtenir ce résultat il suffira de retailler drastiquement toute la végétation à 20 cm du sol dès la fin des risques de gelées. L’arbuste repousse de plus belle, jusqu’à 1.50 m environ, et ne nécessite plus aucune intervention. Sur cette photo, prise début juillet, il y a plusieurs pieds, sur une surface de 2 mètres carrés.

Le plumbago, par son côté à la fois dense et aérien et par la beauté de son feuillage, se prête joliment à la culture en pot, comme vu ici dans un jardin charmant en Toscane. Alors que, plantée en pleine terre, la plante est très résistante à la sécheresse, en pot par contre, il faudra l’arroser. Ce mode de culture permet d’installer un plumbago plus au nord en rentrant le pot à l’abri du gel pour l’hiver.

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Si la floraison de Plumbago auriculata est tellement longue, c’est parce que les rameaux continuent à pousser, formant constamment de nouveaux corymbes de fleurs. La plante est vigoureuse et ne connaît ni maladies ni parasites. Elle est réputée ne pas aimer le calcaire, surtout dans l’eau d’arrosage. Le remède est simple: ne pas l’arroser du tout.

La reproduction se fait facilement par boutures et des semis apparaissent spontanément au jardin, comme ici dans les graviers au pied d’un mur, ce qui me fait douter de sa sensibilité au calcaire.

D’un point de vue écologique on note deux particularités. La première est surprenante: les sépales sont pourvus de glandes collantes qui peuvent attraper de petits insectes, un peu à la manière des plantes carnivores. Quand on frôle l’arbuste, ces parties collantes peuvent d’ailleurs s’attacher à vos vêtements. Le feuillage est apprécié par les chenilles du papillon colibri. Ce sphinx qui vole sur place en battant des ailes furieusement comme un colibri, butine l’entonnoir étroit des fleurs grâce à sa trompe étonnamment longue et fine comme une seringue. Ce spectacle est magnifique à observer.

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Le Plumbago a donné son nom à toute une famille, les plumbaginacées (ou plumbaginaceae) dont fait partie le magnifique Ceratostigma, lui aussi d’un bleu incomparable. Ceratostigma plumbaginoides, littéralement ‘qui ressemble au plumbago’, partage d’ailleurs plusieurs de ses atouts: une floraison très longue du plein été à l’automne, une excellente santé et une résistance à la sécheresse. Par contre, ce n’est pas un arbuste grimpant mais une vivace herbacée qui ne dépasse pas 30 cm. Elle se repand par rhizomes, ce qui en fait un excellent couvre-sol. Ceratostigma willmottianum est une espèce voisine qui forme par contre un petit arbuste de maximum 1m, produisant les mêmes fleurs bleu gentiane. Certains catalogues lui prescrivent soleil et humidité. Pour ma part je la cultive à l’ombre, dans une sécheresse totale au pied des arbres. Comme quoi, il faut toujours tenter ses propres expériences…La seule chose certaine, c’est qu’il faut un sol drainant, voire rocailleux. L’habitat d’origine de Ceratostigma est en effet bien loin de l’Afrique, dans des terrains rocheux de l’Ouest de la Chine.

Ceci me permet de terminer par une bonne nouvelle pour les jardiniers et jardinières des contrées plus nordiques qui doivent se passer des magnifiques plumbago grimpants; Ceratostigma peut supporter jusqu’à -10 °C et comme il s’effeuille en fin de saison et repart du pied au printemps, il franchit l’hiver sans problème. Ne vous privez pas de ce bonheur bleu!

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