L’hibiscus et la boîte à lettres
Le genre Hibiscus couvre effectivement tout le spectre des climats, du tempéré au tropical. Il se décline en annuelles, vivaces, arbustes ou petits arbres. Hibiscus rosa-chinensis, la rose de Chine, est la belle tropicale emblématique. Elle ne supporte pas le froid et nécessite une ambiance humide: une vraie beauté de serre. En revanche, Hibiscus syriacus, dont il sera question dans ce billet, est originaire du sud de la Chine (et pas de la Syrie comme son nom l’indique) et résiste parfaitement à nos climats. Cet hibiscus chinois est même d’une tolérance étonnante, supportant la chaleur comme le froid (jusqu’à - 20 °C), l’humidité (sauf les sols détrempés) comme la sécheresse et même la pollution.
Le feuillage est caduc, vert vif, formé de feuilles dentées. Il débourre assez tard (ici fin mai) et peut couvrir tous les rameaux, surtout sur des spécimens taillés comme celui-ci. Sinon, en règle générale, le buisson n’a pas besoin de taille (et est certainement plus gracieux au naturel) et développera une forme souple. Grand arbuste, pouvant atteindre 4 m de haut, H. syriacus peut aussi se cultiver comme petit arbre. On l’utilise même comme arbre de rue dans les climats méditerranéens.
Les fleurs d’Hibiscus syriacus peuvent être simples ou doubles et varient du blanc pur au violet bleuté. Plusieurs ont une gorge teintée de rouge, très élégante. De nombreuses belles sélections se trouvent chez les marchands dont ‘Oiseau Bleu’, ‘Blue Chiffon’ (bleuté double), ‘Pink Chiffon’ et ‘White Chiffon’, ‘Woodbridge’ (rose vif à coeur rouge), ‘Totus Albus’ (blanc Pur), ‘Red Heart’ (blanc à coeur rouge) par exemple. Une site comme Promesse de Fleurs en offre un bon choix. Le Jardin du PicVert en propose 35 différents: l’embarras du choix.
La qualité principale de l’hibiscus de Chine est sa floraison estivale, de juillet à octobre. Elle couvre à peu près la période des hydrangeas et offre une alternative intéressante à ceux-ci pour les jardins d’été. On peut d’ailleurs réaliser de belles combinaisons de ces deux genres. La fleur individuelle de l’hibiscus ne dure qu’un seul jour, mais les nombreux boutons assurent la relève. L’arbuste s’intègre parfaitement dans de grands massifs d’arbustes et de loin, les formes doubles ressemblent à des buissons de rosiers.
Et la boîte à lettres dans tout cela???
Dans les villages flamands autour de chez moi, l’hibiscus semble être la plante de choix pour garder l’entrée de la maison, formant la paire avec la boîte aux lettres. J’avoue avoir longtemps dénigré cette plante, l’associant irrémédiablement au kitsch suburbain. J’ai fini ma surmonter ma réticence et ai trouvé une place pour ‘Red Heart’, ‘Woodbridge’ et le magnifique ‘Hamabo’. Comme quoi, même l’amour pour les plantes peut être subjectif…