Les belles du bord de route (2)
La marguerite, l’achilée, la camomille, la silène, la vesce et la consoude avaient fait l’objet d’un billet en juin dernier. J’avais promis d’y revenir car le sujet est vaste. Les bords de route sont des zones passionnantes pour la biodiversité depuis que les communes ont décidé de passer à une gestion durable et de laisser toute cette nature entre champs et béton vivre sa vie, du moins jusqu’en juillet. On y trouve des beautés discrètes et charmantes et on peut même se permettre une cueillette parcimonieuse pour des intérieurs campagnards.
La tanaisie
Commençons par une de mes fleurs sauvages favorites: la tanaisie commune, Tanacetum vulgare. Grande vivace à fleurs jaune or et à feuillage finement découpé d’un beau vert vif, elle se repère facilement car elle s’élève sur des tiges solides au-dessus du foin. La tanaisie fait partie de la famille des astéracées tout comme l’achillée à laquelle elle ressemble un peu. Elle a une odeur forte caractéristique, soi-disant répulsive pour certains insectes, mais visiblement pas pour ce magnifique visiteur vert métalisé. On la reconnaît tout de suite grâce à ses ombelles de petits capitules jaunes, semblables à des boutons.
Le trèfle des prés
Il ne vous viendrait probablement pas à l’esprit de faire un bouquet de trèfle et pourtant, pourquoi pas? Les tiges qui atteignent une trentaine de centimètres tiennent bien en vase. Il faut juste retirer les fleurs fanées et disposer les tiges une à une dans le vase. Le feuillage bordé d’une marque claire est frais et décoratif.
La centaurée
Malgré sa raideur, la centaurée se prête tout à fait à des compositions de charme et se maintient bien dans la maison. Les fleurs fanées, laissant des capsules noires caractéristiques, forment un joli contraste et je préfère ne pas les supprimer.
La mauve
Nous restons dans les tons mauves avec la mauve justement, Malva sylvestris. Voici une fleur champêtre très charmante, reconnaissable à ses fleurs en entonnoir comptant 5 pétales roses striées de veines violet. La plante est le plus souvent bisannuelle et se ressème toute seule. Elle peut parfaitement passer de son milieu sauvage à un espace bucolique dans votre jardin car elle se sème facilement. La fleur est d’une grande élégance, mais le feuillage velu est à mon sens un peu terne et souvent abîmé par les insectes.
La mauve fait partie des plantes médicinales les plus usitées dans les campagnes. Contenant des mucilages, elle est connue pour ses propriétés adoucissantes, soulageant tant les irritations externes (cutanées) qu’internes (gastriques). Les fleurs se cueillent avant qu’elles ne s’ouvrent totalement et se sèchent pour être utilées dans diverses tisanes et décoctions.
Cette mauve sauvage est qualifiée de sylvestre et pourtant ce n’est absolument pas une résidente des bois. Au contraire, c’est une adoratrice du soleil et des terrains secs. Elle se trouve dans les friches et les bords des chemins du nord au sud de l’Europe. Elle est même à ce point xérophile qu’on peut la trouver poussant sur un mur en plein soleil.
Dans cette aquarelle, Mme Barker a parfaitement saisi les détails de la belle sauvageonne. Remarquez que la fée tient en main une capsule contenant les semences de la fleur. Sa forme a donné un autre nom vernaculaire à cette officinale: herbe à fromage. Nettement moins poétique!
C’est la saison des départs en vacances, des longues routes et des escapades en bicyclette; occasion idéale d’observer et d’essayer d’identifier toutes les merveilles qui poussent dans les bordures. Vous aurez déjà compris que je suis une conductrice distraite …