Plongée dans le monde fascinant des lichens
Que ce soit sur les tuiles du toit, un rocher, une vieille barrière, le tronc ou les branches des arbres, même sur le macadam, les lichens sont partout. On estime qu’ils couvriraient 7 à 8 % des terres émergées de la planète, ce qui est plus que les forêts tropicales! Il en existerait plus de 15.000 espèces, dont 1.250 pour la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France (voir lichenology.info). Les couleurs et les formes sont très variées; ils ressemblent à des croûtes sèches, des tâches de peinture, des mousses, des cornes. ..
Le terme symbiose fut créé par un botaniste allemand en 1877 pour décrire la vie commune des deux partenaires, algue et champignon. Dans une symbiose, le tout est plus que la somme de ses parties. Aujourd’hui, nous savons que le lichen est plus complexe encore, pouvant contenir également des bactéries et des levures.
Qui fait quoi dans le couple? La composante champignon assure une protection physique et acquiert des nutriments pour l’ensemble, en dissolvant par exemple les roches avec des acides. L’algue, pour sa part, réalise la photosynthèse, transformant la lumière et le CO2 en sucres énergétiques.
Les mystérieux lichens peuvent nous inciter à nous poser des questions existentielles quant à notre propre unicité. La vie humaine est elle aussi le résultat de symbioses réalisées au cours de l’évolution.
Chaque lichen a sa préférence de situation. Beaucoup d’espèces aiment les rochers et peuvent entrer en compétition pour occuper un bloc de granit. Véritable force géologique, ils mangent la roche et la cassent par la force de leur croissance. En mourant et se décomposant, les lichens créent de petites poches de terre où les premières plantes peuvent commencer à pousser. Ce phénomène est très visible sur les rochers de bord de mer, où les lichens commencent là où s’arrêtent les algues. On estime que ces organismes étonnants ont évolué il y a 400 millions d’années environ.
Dans un jardin italien dont la gloire est bien passée, la statuaire offre l’image follement romantique de la nature qui reprend lentement mais sûrement ses droits sur l’arrogance humaine .