Taillé et ligoté

Une démonstration de la taille des rosiers grimpants.

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A la fin de la saison, les rosiers grimpants sont très désordonnés, ayant produit de longues pousses dans toutes les directions. Personnellement je préconise de les tailler vers le mois de novembre. La raison principale est qu’en coupant le vieux bois qui ne fleurira plus et en rattachant les nouvelles pousses on évite les dégâts de l’hiver, principalement dus au frottement des branches dans le vent. La raison secondaire, importante aussi, c’est que l’on a généralement plus de temps pour ce genre de travail en novembre qu’au printemps où tout est à faire en même temps. En dehors des jours de gel cette taille peut se faire par tous les temps. Enfilez-donc des vêtements chauds et résistants aux épines!

Le principe de base de la taille est d’abord de supprimer le vieux bois qui a produit des fleurs et ne fleurira plus ou beaucoup moins abondamment. Certaines vieilles branches, dont le bois est dur et brun, peuvent être rabattues fortement. De nouvelles pousses apparaîtront à partir de ce que l’on appelle des yeux dormants.

Si jamais vous voyez de fortes pousses partant des racines, sous le point de greffe, et qui sont très épineuses ou présentent un feuillage différent de celui de votre rosier, supprimez-les sans merci à la base: c’est du sauvageon.

Le rosier, s’il est sain et vigoureux, devrait avoir produit un certain nombre de longues branches flexibles, sans fleurs, au cours de la saison de végétation. Ce sont ces branches qui assureront la floraison de la nouvelle saison; il est donc capital de les conserver tout l’été, même si elles peuvent vous paraître envahissantes.

Ces nouvelles branches vigoureuses formeront la nouvelle charpente du rosier. On s’efforce de les orienter le plus possible à l’horizontale. Ceci a pour but de ralentir la sève et de provoquer l’apparition de rameaux latéraux porteurs de fleurs. Le dernier tiers de la branche peut être supprimé, étant généralement trop fin et faible pour être florifère.

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Les rosiers grimpants peuvent être attachés au mur sur des treillis, à des fils tendus sur le mur, ou simplement à des clous d’acier ou des crochets solides placés à quelques endroits stratégiques. Utilisez des liens solides, le fil de fer entouré de caoutchouc est l’idéal car il ne blesse pas le bois. Soyez attentifs à ne pas trop serrer les liens car les branches doivent pouvoir s’épaissir.

Le rosier présenté dans cette démonstration est un petit grimpant magnifique appelé ‘Gipsy Boy’. Ce n’est pas une nouveauté car il aurait été produit en 1909 par le rosiériste Geschwind en Hongrie. Il est d’ailleurs parfois vendu sous son nom allemand ‘Zigeunerknaben’. Les deux noms font référence à son côté sombre et ténébreux. Ses fleurs assez doubles sont de couleur écarlate virant vers le pourpre avec de belles étamines or. Ce rosier peu envahissant convient parfaitement pour un mur de maison ou une arcade et a l’avantage de supporter l’ombre. La floraison unique s’étale dans le temps car de nombreux boutons se succèdent. La couleur est très exceptionnelle parmi les rosiers grimpants mais ce qui vous séduira par dessus tout chez ce petit gitan, c’est son parfum exceptionnel. Raison de plus de le placer sous ses fenêtres.

 

Bien qu’il s’agisse d’un rosier liane, capable de monter à 6m, l’adorable ‘Félicité et Perpétue’ se prête facilement à un palissage sur une arcade car ses tiges sont très souples. Sur une pergola ou une arcade il faudra faire une taille drastique et ne retenir que 4 ou 5 branches à arquer et ligoter. Les meilleures pousses latérales, pas assez longues pour recouvrir l’arcade, peuvent être raccourcies à 2 ou 3 yeux. Vous voyez ici les mêmes étapes: détacher les rosier du support, identifier les longues branches et en couper le dernier tiers, supprimer les vieilles branches qui ont fleuri puis rattacher.

Ce rosier très ancien (1827) n’est pas remontant mais quel charme! Ses bouquets de boutons roses s’ouvrent en petites fleurs chiffonnées blanches et fraîchement parfumées. La plante est très saine, a un beau feuillage luisant et supporte beaucoup de choses, dont la mi-ombre et la sécheresse et conviendrait pour des jardins plus au sud. Il fleurit un rien plus tard que la plupart des rosiers grimpants.

Curieuse de savoir qui pouvait bien se cacher derrière des prénoms aussi peu usités que Félicité et Perpétue, j’ai consulté Wikipédia et trouvé une sombre histoire! Il s’agit de martyres chrétiennes de l’Afrique romaine, mortes à Carthage en 302. Toutes jeunes, ayant à peine accouché, elles furent livrées à la fureur d’une vache sauvage dans l’amphithéâtre de Carthage pour avoir refusé de renier leur foi. Elles y laissèrent la vie et y trouvèrent la sainteté. Fort heureusement il se trouva un rosiériste qui se chargea de les … perpétuer!

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