Les grandes feuilles du bord de l’étang
Voici une première série de 4 beaux feuillages pour terrains humides. Soyez cependant avertis; tous occupent vite l’espace, notamment par de fortes racines ou des rhizomes quasiment impossibles à arracher. La plupart des plantes d’eau peuvent être très envahissantes. Ces plantes ne conviennent que pour des lieux où cette prolifération ne pose pas de problème.
Ces masses de grandes feuilles sur les berges ont bien sûr une fonction esthétique, mais servent également d’abri aux batraciens et aux nids des oiseaux d’eau.
Petasites hybridus
Voici le pétasite officinal , une vivace herbacée indigène en Europe et utilisée en médecine naturelle. S’étendant par rhizomes, il peut former de grands peuplements le long de fossés ou dans des prairies humides. La feuille, assez fine et molle, au revers argenté, peut atteindre près d’un mètre de circonférence. Il existe une espèce plus grande encore, originaire de l’est asiatique: Petasites japonicus var. giganteus, qui atteint 1,5 m de haut.
Au mois de mars -avril on voit apparaître des capitules de fleurs roses et parfumées, avant l’émergence des feuilles. L’espèce japonaise a des fleurs crème qui ressemblent à de petis choux. Une fois fanées, elles seront rapidement submergées par la végétation.
Le nom Petasites vient du mot grec petasos, un chapeau à large bord, une description très appropriée. D’ailleurs, le mot pétase existe au dictionnaire français pour décrire un tel chapeau. J’avoue que je connaissais la pétasse, mais pas le pétase…(Petite remarque intraduisible pour ceux qui lisent en traduction).
Trachystemon orientalis
Voici un couvre-sol hyper vigoureux qui couvrira rapidement une grande surface en éliminant toute concurrence. De jolies fleurs bleues apparaissent un printemps avant les feuilles. Elles font nettement penser aux fleurs de bourrache; Trachystemon appartient de fait à la famille des borraginacées et se trouve parfois sous le synonyme de Borago officinalis. Ces fleurs printanières sont très appréciées des abeilles.
Les feuilles sont cordiformes, vert vif et gaufrées. Elles ne sont pas énormes mais recouvrent très efficacement l’espace, comme des tuiles.
Astilboïdes tabularis
Avec sa feuille large et ronde, ses nervures et sa solide tige centrale, Astilboides tabularis a tout l’air d’un parapluie. Originaire de zones froides de Chine et de Corée, ces feuillages très exotiques ont vraiment besoin d’humidité permanente, de préférence à mi-ombre. Il faudra un peu de soleil quand même pour permettre l’apparition en juin-juillet des fleurs blanches semblables à des astilbes et qui sont à l’origine du nom du genre. Tabularis fait évidemment référence à l’aspect de table ou de plateau du limbe.
Bien que rhizomateuse elle aussi, cette plante est nettement moins envahissante que les autres.
Darmera peltata
Tout comme Astilboides tabularis, Darmera peltata a une feuille peltée, c’est-à-dire que le pétiole est attaché quasiment au centre de la feuille. Ce sont des feuilles parapluie ou bouclier qui atteignent 60 cm de large. Cette vivace-ci provient par contre du Nouveau Monde, poussant au bord des ruisseaux dans les montagnes boisées de l’ouest américain. Elle nécessite un sol bien humide.
Et nous ne sommes pas au bout des surprises. Dès le début de l’automne, certaines feuilles commencent à se colorer de jaune et de rouge, créant à nouveau un point d’intérêt fort. Darmera peltata est donc, sans conteste à mon avis, le champion de ce quatuor.