Taxodium et Metasequoia, reliques du passé, arbres d’avenir.
Parmi les cupressaceae, les cyprès, thuyas, séquoias, chamaecyparis et genévriers sont assez familiers. Dans cette grande famille de conifères il y en a cependant deux qui sont moins courants et ont la particularité de perdre leurs feuilles à l’automne: le Metasequoia et le Taxodium. Ce dernier est d’ailleurs communément nommé cyprès chauve en raison de cette caractéristique.
Le cyprès chauve a fort heureusement été introduit en Europe comme arbre d’ornement. Son développement est rapide et important (après tout c’est un cousin du séquoia), ce qui en fait un arbre tout indiqué pour les parcs. Il convient particulièrement pour les terrains humides, voire marécageux, les bords d’étang ou de rivière. L’ espèce est de plus d’une tolérance remarquable au type de sol.
Les feuilles plates, alternées, sont d’un beau vert frais l’été, mais le vrai spectacle arrive tard dans l’automne quand tout l’arbre vire au roux comme une queue de renard pendant plusieurs semaines. Une fois les feuilles tombées, elles forment encore un magnifique tapis sur le sol et un mulch décoratif si on les ramasse.
Taxodium distichum est l’espèce la plus courante, mais on trouve aussi l’espèce ‘Nutans’ (2ème photo) dont les branches sont plus retombantes et les feuilles ressemblent à des cheveux un peu éméchés. ‘Peve Minaret’ est une sélection plus petite et érigée dont les feuilles d’un beau vert foncé invitent à la caresse. C’est le seul choix possible pour les petits jardins car il se prête bien à la taille.
Fort heureusement, ce vestige de la préhistoire était facile à reproduire. Les chinois distribuèrent des semences et les premiers spécimens commencèrent à apparaître en Europe et aux USA vers les années 1970. C’est ainsi que les grands jardins botaniques peuvent aujourd’hui s’enorgueillir de quelques arbres immenses, magnifiques avec leurs fûts parfaitement droits et leur belle écorce fibreuse gris-roux. J’ai pris ces photos au Jardin botanique de Meise, près de Bruxelles. Au printemps, le métaséquoia produit des grappes pendantes de longs chatons mâles. Ceux-ci se dessèchent mais persistent sur les branches, une belle caractéristique de la silhouette hivernale.
En feuilles, le ‘truc’ pour reconnaître un Metasequoia d’un Taxodium, c’est que chez le premier les feuilles sont opposées (rappelez-vous: meta = à côté) alors que chez le second elles sont alternées.
Malgré que les pépiniéristes n’aient eu connaissance de ce arbre que récemment, ils ont été vite en besogne et développé quelques beaux cultivars. J’ai planté ‘Gold Rush’ (photo), qui se développe rapidement et est merveilleusement lumineux. ‘Little Creamy’, avec une feuille panachée de crème, est en revanche décevant et donne l’impression d’un arbre maladif. S’il n’avait pas le mérite de survivre dans une flaque hivernale je l’aurais supprimé. Le nanisme a été exploré pour ceux qui ne peuvent accommoder un géant dans leur jardin: ‘Bonsaï’ et ‘Miss Grace’ répondent à cette demande. J’ai un exemplaire du dernier au bord de l’étang où il commence développer une belle forme pleureuse. Je confirme que la pousse est réellement lente! Dans tous les cas de figure les métaséquoia développent une riche coloration automnale.