Couleur amarante

Les amarantes, aussi belles que bonnes, méritent d’être mieux connues.

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Ecarlate, pourpre, fuchsia, magenta, cramoisi, carmin ou bordeaux, il y a tant de noms pour le rouge. Ajoutez l’amarante à votre vocabulaire, dont seule la plante vous fera apprécier la vraie tonalité car c’est bien elle qui a donné son nom à la couleur.

Le nom de la plante provient du verbe grec maraino qui signifie ‘se flétrir’, précédé de l’alpha privatif que ceux qui ont étudié le grec ancien connaissent bien et tous les autres connaissent aussi par le biais de mots comme a-normal, a-social ou a-phone. Il s’agit donc d’une fleur qui ne se flétrit pas. Une fausse allégation? Pas du tout, l’amarante fleurit dès le début de l’été et reste splendide jusqu’à ce que le gel n’en vienne à bout. Mais cueillie à temps, elle se sèche parfaitement en gardant sa belle couleur. Peu étonnant que l’amarante soit devenue un symbole d’immortalité!

L’histoire de l’amarante est absolument fascinante. Cultivée depuis 5000 ans par les civilisations précolombiennes, voici encore un des trésors qui nous vient d’Amérique centrale. Chez les Aztèques elle jouait un rôle alimentaire important, mais aus…

L’histoire de l’amarante est absolument fascinante. Cultivée depuis 5000 ans par les civilisations précolombiennes, voici encore un des trésors qui nous vient d’Amérique centrale. Chez les Aztèques elle jouait un rôle alimentaire important, mais aussi médicinal et sacré. Cette dernière caractéristique causa sa perte car les conquistadors espagnols, déterminés à oblitérer les croyances locales au bénéfice de la seule religion catholique, interdirent la culture de l’amarante. C’est ce qui s’appelle jeter le bébé avec l’eau du bain…

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L’amarante bénéficie aujourd’hui d’une redécouverte, depuis qu’elle a été qualifiée de ‘superaliment’. Elle est d’ailleurs botaniquement

proche du quinoa. Les milliers de graines minuscules que porte chaque épi floral sont extrêmement riches en protéines de qualité et dès lors d’un grand intérêt pour les végétariens des pays sur-nourris mais aussi pour les populations démunies des pays en développement. Traditionnellement les graines sont séchées, puis éclatées comme du pop-corn. On peut ensuite en faire de la farine.

Les feuilles se mangent comme des épinards et sont très riches en minéraux. Certaines espèces se cultivent principalement pour les feuilles. On vous aura peut-être servi l’amarante blette en Grèce, Amaranthus blitum, cueillie tout fraîche dans le lopin derrière la taverne.

Cultivée dans les altitudes andines, l’amarante est tolérante tant au froid qu’à la sécheresse. Elle consomme nettement moins d’eau que le maïs. Il s’agit d’une annuelle, mais elle se ressème si abondamment qu’on peut la cultiver en continu. Quand on éclaircit les semis, les jeunes feuilles sont délicieuses et décoratives dans les salades.

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Vous avez peut-être déjà rencontré cette ‘mauvaise herbe’ (adventice est un mot plus charmant) dans votre jardin. Elle peut être assez envahissante du reste. C’est aussi une amarante, l’amarante couchée, A. deflexus. Comme les autres, elle est comestible.

L’amarante sauvage est en train de prendre sa revanche sur l’envahisseur en Amérique. Étant devenue résistante au glyphosate (le fameux Roundup), elle infeste aujourd’hui les cultures de soja.

A des fins ornementales, on cultive surtout les espèces dressées de Amaranthus cruentus (rouge sang) et tombantes de A. caudatus (à queue), dite à queue de renard. Ce sont des plantes vigoureuses, pouvant atteindre 1.50 m de haut. Personnellement, je leur ai réservé une place permanente dans le potager où je les laisse se ressemer sur place et éclaircis le semis quand les plantules sont bien développées. Les amarantes peuvent aussi s’intégrer parfaitement dans des parterres aux couleurs chaudes. Dans ce cas il faut faire un semis en caissette, puis repiquer en pots avant de mettre en place.

Tant qu’à cultiver des amarantes, j’aime les avoir de couleur amarante! Il existe cependant de très belles sélections dans les tons verts et cuivrés, des ressources formidables pour les bouquets. Voici une sélection de 8 cultivars proposés par l’exc…

Tant qu’à cultiver des amarantes, j’aime les avoir de couleur amarante! Il existe cependant de très belles sélections dans les tons verts et cuivrés, des ressources formidables pour les bouquets. Voici une sélection de 8 cultivars proposés par l’excellente pépinière Silene de Lieve Adriaensens (pas une parente), spécialisée dans les annuelles et bisannuelles.

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Aux couleurs de l’Orient: une association de dahlias, d’amarantes et de reinettes étoilées.

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Les amarantes du potager, entre les capucines et les dahlias, ont même trouvé leur place dans une aquarelle de ma fille Agathe, pour mon plus grand bonheur.

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