Face aux frimas, l’hellébore est roi
Faisons un tour d’horizon des espèces les plus courantes que vous pourrez planter dans le jardin, dans la nature ou même dans un bac.
Helleborus foetidus, est particulièrement intéressant car c’est une plante indigène que l’on peut trouver en sous-bois sur les terrains calcaires. Il s’adapte à beaucoup de situations et se ressème abondamment. Je dirais même plus qu’il vagabonde, apparaissant où bon lui semble. Les innombrables plantes que j’ai sont toutes issues de 3 plants de la belle sélection ‘Wester Flisk’. Les fleurs vert chartreuse illuminent le printemps et donnent de l’intérêt sous les arbustes dénudés, les Hydrangea paniculata par exemple. Ne vous laissez pas intimider par son nom, il n’est absolument pas malodorant; il faut vraiment froisser les feuilles pour dégager une odeur.
Helleborus argutifolius (aussi appelée corsica) est originaire de Corse et de Sardaigne mais parfaitement adaptable plus au nord; malgré son origine méditerranéenne il a résisté au vortex sibérien. Il forme une plante très vigoureuse, pouvant atteindre 1m de hauteur, avec un feuillage coriace aux bords clairement dentelés. De grandes grappes de fleurs vert chartreuse sont portées sur de fortes tiges, durant plusieurs mois. La plante est peut-être moins raffinée, mais a l’avantage de se ressemer abondamment et de former un couvre-sol lumineux en sous-bois.
Helleborus niger, c’est la dénommée Rose de Noël ou hellébore noir (pour la couleur de sa racine). Il est natif des Alpes notamment et est le premier à fleurir, dès Noël. Ce n’est pas le plus facile à cultiver. Ce montagnard a besoin d’ombre, d’un bon drainage et d’un sol calcaire. Par contre, il intervient dans de nombreux croisements pour tirer parti de sa solidité, notamment dans les Helleborus x nigercors, croisement de H. niger et H. argutifolius (corsica). Ces hybrides forment des plantes solides et portent des fleurs plus hautes que l’espèce de base, blanches virant au vert en vieillissant. Ce sont d’excellentes plantes de jardin, très prisées par les abeilles à peine sorties de la ruche, mais elles ne se ressèment pas et n’aiment pas être bougées.