La culture des bettes, c’est tout bête!
Voici une récolte bien appétissante. Elle est à la portée de tous.
Les bettes étaient cultivées dans le potager familial depuis toujours, surtout la variété verte à cardes blanches. Les grosses côtes étaient traditionnellement servies l’hiver en gratin, noyées dans de la crème, de l’ail et du persil. Délicieux et parfumé sans aucun doute, mais fort peu diététique! Les feuilles n’étaient même pas considérées. Peu à peu, j’ai expérimenté la culture des bettes dans mon propre potager et ai fini par ne plus cultiver que les bettes à cardes colorées, en culture perpétuelle (mon dada). Voici les résultats de quelques années d’expérience.
Commençons par le premier semis, qui se fera vers le mois d’avril. Une terre riche et lourde leur convient; nous n’avons pas affaire ici à une plante difficile. Personnellement, je ne cultive plus que les bettes à cardes colorées, qui peuvent s’acheter en mélange, mais parfois aussi par couleurs individuelles. Les graines sont assez grosses et donc faciles à espacer. Si on plante un peu trop serré il n’y a aucun problème car les jeunes plants peuvent facilement être transplantés … ou consommés crus en jeunes feuilles. Pour avoir des plantes bien développées il vaut mieux les espacer de 30 cm.
On peut faire un semis de bettes chaque année, mais on peut aussi profiter du fait que Beta vulgaris est une plante bisannuelle. Les plantes de l’année précédente, laissées en place, vont produire une vigoureuse hampe florale, qui peut monter à plus d’1,50 m. Si on coupe cette tige florale, la plante se remettra à produire des feuilles. Si en revanche on la laisse se développer, bien qu’elle n’offre aucun intérêt esthétique, elle produira bientôt des graines qui se ressèment tout autour, produisant une nouvelle génération de plants.
Une fois que les plantes sont bien établies, on voit apparaître leurs colorations exceptionnelles, tant sur les cardes que sur les belles grandes feuilles veinées et cloquées. La bonne nouvelle est ce ces jaunes, oranges, roses, rouges ou pourpres se maintiennent à la cuisson.
Ne négligeons pas la valeur ornementale de cette bête bette. Elle peut parfaitement intégrer vos parterres, voire même un bac de plantation, et y apporter une note originale, spectaculaire en plein hiver. A l’Arboretum de Kalmthout, la variété à côtes rouges fait partie intégrante d’un parterre aux couleurs chaudes en compagnie du chou palmier ‘Redbor’ mais aussi de dahlias et de sauges rouges.
Ce qui est beau peut être bon et inversément.