Pâques tout en fraîcheur
La déco de Pâques, ce ne sont pas nécessairement les branches de forsythia et les grosses jonquilles jaunes. Le jardin est déjà plein de trésors charmants si on regarde de plus près. Individuellement ils ne font peut-être pas grande impression, mais rassemblés c’est autre chose.
Le jaune est une couleur peu courante pour les hellébores et les camélias. C’est l’occasion de les mettre en valeur en les cueillant parcimonieusement. Ce très beau camélia au coeur jaune pâle, dont les fleurs ressemblent à de petites pivoines, est Camellia x williamsii 'Jury's Yellow'.
Dans cette mosaïque on voit différentes variétés de bulbes: des narcisses blancs et jaune pâle, quelques petites jacinthes blanches, des tulipes crème et les charmantes nivéoles d’été, Leucojum aestivum. C’est aussi la saison des primevères et des anémones des bois. Outre l’hellébore orientale jaune, l’hellébore fétide se détache sur le beau feuillage marbré de Arum italicum. Les Epimedium commencent à fleurir, dont le délicat ‘Yukiko’, blanc à coeur jaune. On peut entrevoir quelques brins de spirée, de Exochorda ‘The Bride’ et de Ribes sanguineum ‘White Icycle’, une très belle sélection crème du groseiller à fleurs.
Les légumes de printemps, souvent blancs et verts, ont une grande valeur décorative: choux-fleurs, fenouils et artichauts semblent sortir d’un tableau flamand. J’aime particulièrement les bottes d’asperges vertes, toutes fines, que l’on peut disposer dans un fond d’eau dans un verre ou une tasse. Leurs pointes violacées s’accordent subtilement avec les artichauts. Les citrons donnent une note jaune et joyeuse. L’avantage de ce type de décor est que rien ne sera jeté! Tout se consomme après la fête.
Les fleurs des champs complètent le tableau; ombellifères, marguerites, ail et moutarde sauvages, graminées. Au printemps en Italie, des champs entiers peuvent être couverts de la camomille des teinturiers, Anthémis tinctoria.
Comme la camomille, Anthemis tinctoria peut envahir tout un champ en attente de culture, une scène digne d’un tableau de Monet! Il est réjouissant de voir que, dans des régions plus reculées qui échappent encore à l’agriculture intensive, on peut encore trouver une réelle biodiversité. Par ce temps de giboulées, des dizaines d’hirondelles volaient au ras des fleurs.