Du dépotoir au potager

La résilience est plus que jamais à l’ordre du jour et produire quelques légumes en fait partie. Deux ans exactement après un confinement total en Belgique à cause de la pandémie, nous faisons face à un afflux massif de réfugiés ukrainiens.

Voici le récit en images de la réalisation du potager MADEMI, en plein coeur de Bruxelles, entre mars et septembre 2021. Il s’agit d’un potager urbain, mis en place pour la maison d’accueil pour des personnes sans abri organisée par les missionnaires brésiliens de la Maison Alliance de la Miséricorde. Mon objectif est de montrer qu’avec un peu de travail, un terrain vague peut produire une abondance de légumes en quelques mois à peine. Donc, si vous avez toujours rêvé d’un potager, il est encore temps de commencer! Voici un projet simple à reproduire pour une école ou une association par exemple.

6 mars

Béatrice et Philippe le Hodey, qui ont mis un ancien couvent à disposition de l’oeuvre, rêvent de créer un potager pour occuper les personnes très démunies qui y sont accueillies et améliorer leur ordinaire. Derrière les bâtiments s’étend un grand terrain et un jardin abandonné de longue date. Nous repérons un endroit prometteur pour le potager: clos de murs (plutôt délabrés) sur trois côtés et bien ensoleillé. Quelques semis naturels d’érables sont devenus de grands arbres qu’il faudra abattre et dessoucher (on gardera précieusement le broyat pour les chemins). Pendant des années, tous les détritus de la propriétéont été amassés dans ce coin: feuilles, branches, tessons, bricaillons, plastics, ferrailles … La bonne nouvelle est que nous y trouvons un terreau excellent, la mauvaise est que nous devrons évacuer des dizaines de sacs de débris.

18 mars

Un plan très simple est tracé. Il prévoit des planches étroites, des 1,25 m, ce qui permet un travail facile de part et d’autre. Les chemins peuvent se limiter à 80 cm vu qu’on n’a pas besoin de machines. Seul le chemin principal est plus large, permettant le passage d’une grosse brouette. Normalement un système d’arrosage automatique serait à prévoir pour un potager. Un tuyau de goutte-à-goutte avec un robinet au départ de chaque parterre et une minuterie générale seraient indiqués. Dans ce cas-ci, le but étant de permettre aux accueillis de s’activer dans le potager et d’en prendre soin, nous leur laissons le plaisir des arrosages quotidiens.

début avril

Toute une équipe de jeunes, animée par Gloria, Félix et Pauline le Hodey se met au travail avec enthousiasme, y consacrant leurs weekends. Comme le terrain s’est surélevé avec le temps et l’accumulation de matières, on va décaisser autour des planches plutôt que de rehausser ces dernières. Les bords seront maintenus par des planches fixées par de petits piquets. Les chemins sont ensuite recouverts d’une bonne couche de broyat pour éviter la boue et les mauvaises herbes.

fin avril

Le potager est fin prêt. Les résidents sèment les premières rangées et repiquent quelques plants. Ils fabriquent des cercles en grillage pour protéger les choux. On a acheté quelques ballots de paille pour couvrir le sol entre les plants, maintenir l’humidité dans le sol et limiter les adventices.

juin

Les légumes poussent! On récolte des petits pois, des laitues, des fenouils et des brocolis en plus de nombreuses herbes condimentaires. Le long d’un mur, les missionnaires ont organisé la construction d’un petit toit pour abriter les tomates de la pluie.

septembre à décembre

L’abondance est là! Le jeune missionnaire brésilien Hiackson, son équipe, Béatrice, Sylvie et tant d’accueillis de passage ont soigné le potager avec amour, ce qui leur a été bien rendu. Les jeunes l’ont complété par un enclos et quelques poules. Plusieurs arbres fruitiers ont été plantés cet hiver mais là il faudra plus de patience…

Un nouveau printemps est là. Demain on sème!!!

Pour plus d’infos sur ce projet: https://www.mademi.info/

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